La fin du règne de l’État
soviétique s’était illustrée par la fuite, de ce que les journalistes
occidentaux nommèrent, les "dissidents". Tous ceux qui fuyaient l’enfer du
«paradis» des travailleurs. Pour être encore plus clair, voici la définition
exacte de la dissidence et des dissidents:
Un dissident est une personne qui se sépare d'une communauté ou du
parti dont il était membre. Il ne reconnaît plus la légitimité de l'autorité
(notamment politique) à laquelle il devait se soumettre jusqu'alors.
Le terme de « dissident » est ainsi utilisé pour qualifier une personne
qui conteste de façon plus ou moins radicale le système politique du pays dont
elle est résidente.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dissidence
Le plus célèbre fut Soljénitsyne. Mais il en
eu bien d’autres. Et pas que des écrivains. Moi, je me souviens du danseur
Noureïev qui devint directeur du ballet de l’opéra de Paris. Il y eut Boukovski
et un certain Alexandre Zinoviev. C’est
ce dernier qui va nous intéresser. Pourquoi? Parce qu’après avoir fui le régime
le plus effroyable que nous connaissions à l’époque, avoir fui la dictature la
plus sauvage, la plus impitoyable, il a cru trouver à l’Ouest,la liberté, le
bonheur de vivre enfin retrouvé.
Erreur tragique! Il l’a
compris trop tard!
Dans un article intitulé Bref historique de la vie et de l'oeuvre
d'Alexandre Zinoviev, Fabrice Fassio, qui travaille depuis 1976 sur l'oeuvre du
sociologue russe, note : « À peine l'Union soviétique s'est-elle effondrée que
de nouveaux slogans apparaissent et sont diffusés à l'échelle de la terre
entière. La mondialisation, la globalisation, le village planétaire deviennent
des mots à la mode, en même temps que se renforce la puissance américaine
désormais sans rivale. Le bombardement de la Serbie et l'intervention
américaine en Irak est interprété par Alexandre Zinoviev comme le signe de la
volonté hégémonique des Etats-Unis qui utilisent à leur guise leurs forces
armées dans un monde unipolaire. La domination américaine se conjugue avec
d'autres phénomènes tels que la puissance des organisations financières
internationales, le pouvoir économique des firmes transnationales ou bien une
culture et une idéologie vantant dans le monde entier les mérites du mode de vie
occidental en général, et américain en particulier. L'américanisation de
l'Europe occidentale fait aussi partie des phénomènes qui préoccupent au plus
haut point le philosophe russe. Des ouvrages tels que La Grande Rupture ou
L'Occidentisme seront publiés en français, mais d'autres livres, La Fourmilière
Globale ou bien La Tragédie Russe par exemple, ne le seront pas ».
Voilà un homme qui a
connu la dictature, qui SAIT ce qu’est une absence de liberté, qui a fui son
pays pour ces raisons graves et qui nous dit que dans cet occident que nous
croyons «libre» non seulement ne l’est
pas, mais pire, il se transforme tout doucement vers une tyrannie encore plus
inhumaine!
Alexandre Zinoviev est
revenu mourir à Moscou, en 2006, sa patrie enfin délivrée d’une tyrannie, mais
gravement menacée par une autre: celle du monde occidentale aux mains des
tyrans bancaires et sous le bras armé des USA.
Allons nous tous devenir
de potentiels «dissidents», comme Boukovski, comme Soljénitsyne, comme
Zinoview? Mais au lieu de fuir à l’ouest, devrons-nous notre liberté à la
Russie de Poutine?
Liens : http://www.esprit-europeen.fr/entretiens_zinoviev.html
http://www.zinoviev.ru/fr/zinoviev-biographie.html