Cela m’a sauté à
la figure quand j’ai écouté la fin du discours de Vincent
Lindon !
Donc, un comédien,
un révolutionnaire, un universitaire, c’est-à-dire Vincent
Lindon, Robespierre, et Etienne Chouard se rejoignent soudain dans la
même analyse de notre dramatique situation. Ce n’est pas la peine
de me dire que leurs univers respectifs sont extrêmement éloigné
les uns des autres ! Je le sais ! Cette évidence saute
tellement aux yeux que ce n’est pas la peine d’y revenir .
Et pourtant ! Ils se rejoignent dans la même colère, dans la
même dénonciation d’injustices criantes, dans la même
dénonciation de l’hypocrisie monstrueuse dans laquelle nos
institutions sont plongés aujourd’hui ! Alors ce ne peut pas
être un hasard ! Alors ce ne peut être qu’une vérité qui
doit s’imposer à tous !
Quant à Etienne
Chouard, je vous renvoie à son combat pour une nouvelle constitution
écrite par le Peuple uniquement.
Le peuple français
doit reprendre sa souveraineté par une NOUVELLE constitution qu’il
aura écrite lui-même ! Comme ont su le faire les Islandais, un
petit peuple intelligent et courageux.
Je termine donc par
la citation de Robespierre qui est encore d’une telle actualité
brûlante qu’elle sonnera comme une gifle cinglante à travers le
visage de tous ces imposteurs de la politique qui ont usurpé, depuis
trop longtemps un pouvoir illégitime.
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«La source de tous
nos maux, c'est l'indépendance absolue où les représentants se
sont mis eux-mêmes à l'égard de la nation sans l'avoir consultée.
Ils ont reconnu la
souveraineté de la nation, et ils l'ont anéantie.
Ils n'étaient que
de leur aveu même que les mandataires du peuple, et ils se sont
faits souverains, c'est à dire despotes, car le despotisme n'est
autre chose que l'usurpation du pouvoir souverain.
Quels que soient les
noms des fonctionnaires publics et les formes extérieures du
gouvernement,
dans tout Etat où
le souverain ne conserve aucun moyen de reprimer l'abus que ses
délégués font de sa puissance et d'arrêter leurs attentats contre
la constitution de l'Etat, la nation est esclave, puisqu'elle est
abandonnée absolument à la merci de ceux qui excercent l'autorité.
Et comme il est dans
la nature des choses que les hommes préfèrent leur intérêt
personnel à l'intérêt public lorsqu'ils peuvent le faire
impunément, il s'ensuit que le peuple est opprimé toutes les fois
que ses mandataires sont absolument indépendants de lui.
Si la nation n'a
point encore recueilli les fruits de la révolution, si des
intrigants ont remplacé d'autres intrigants, si la tyrannie légale
semble avoir succédé à l'ancien despotisme,
n'en cherchez point
ailleurs la cause que dans le privilège que se sont arrogés les
mandataires du peuple de se jouer impunéments des droits de ceux
qu'ils ont carressés bassement pendant les élections.
Robespierre, 29
juillet 1792