jeudi 6 juin 2019

ROBESPIERRE : L’INCORRUPTIBLE FRAPPE ENCORE


Pendant des décennies, j'ai haï ce personnage que je prenais pour un monstre, un bourreau sanguinaire et inhumain. Déjà, un certain Henri Guillemin avait commencé  à me « déniaiser » de mon aversion naturelle pour ce personnage révolutionnaire. Mais ce que je viens de lire de lui (et qui est parfaitement sourcé et authentique) m'a définitivement guéri de mon aversion. Ce que vous allez lire (avec un peu de courage) est une déclaration au vitriol contre nos « faisans », contre nos fourbes de députés, contre nos politiciens faussement légitimes, qui nous gouvernent. Il est d'une actualité terrifiante ! Et je suis sûr qu'il va résonner dans vos cervelles comme vérité douloureuse que vous avez sûrement déjà vécue quelque part, dans la pétaudière faussement démocratique que  notre pauvre pays est tristement devenu.

« La source de tous nos maux, c'est l'indépendance absolue où les représentants se sont mis eux-mêmes à l'égard de la nation sans l'avoir consultée.
Ils ont reconnu la souveraineté de la nation, et il l'ont anéantie.
Ils n'étaient que de leur aveu même que les mandataires du peuple, et ils se sont faits souverains, c'est à dire despotes, car le despotisme n'est autre chose que l'usurpation du pouvoir souverain.
Quels que soient les noms des fonctionnaires publics et les formes extérieures du gouvernement,
dans tout Etat où le souverain ne conserve aucun moyen de réprimer l'abus que ses délégués font de sa puissance et d'arrêter leurs attentats contre la constitution de l'Etat, la nation est esclave, puisqu'elle est abandonnée absolument à la merci de ceux qui exercent l'autorité.

Et comme il est dans la nature des choses que les hommes préfèrent leur intérêt personnel à l'intérêt public lorsqu'ils peuvent le faire impunément, il s'ensuit que le peuple est opprimé toutes les fois que ses mandataires sont absolument indépendants de lui.

Si la nation n'a point encore recueilli les fruits de la révolution, si des intrigants ont remplacé d'autres intrigants, si la tyrannie légale semble avoir succédé à l'ancien despotisme,
n'en cherchez point ailleurs la cause que dans le privilège que se sont arrogés les mandataires du peuple de se jouer impunément des droits de ceux qu'ils ont caressés bassement pendant les élections. »

Robespierre, 29 juillet 1792
 

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