Pendant des décennies, j'ai haï ce
personnage que je prenais pour un monstre, un bourreau sanguinaire et
inhumain. Déjà, un certain Henri Guillemin avait commencé à
me « déniaiser » de mon aversion naturelle pour ce
personnage révolutionnaire. Mais ce que je viens de lire de lui (et
qui est parfaitement sourcé et authentique) m'a définitivement
guéri de mon aversion. Ce que vous allez lire (avec un peu de
courage) est une déclaration au vitriol contre nos « faisans », contre nos fourbes de députés, contre nos politiciens faussement légitimes, qui
nous gouvernent. Il est d'une actualité terrifiante ! Et je
suis sûr qu'il va résonner dans vos cervelles comme vérité
douloureuse que vous avez sûrement déjà vécue quelque part, dans
la pétaudière faussement démocratique que notre
pauvre pays est tristement devenu.
« La source de tous nos maux,
c'est l'indépendance absolue où les représentants se sont mis
eux-mêmes à l'égard de la nation sans l'avoir consultée.
Ils ont reconnu la souveraineté de la
nation, et il l'ont anéantie.
Ils n'étaient que de leur aveu même
que les mandataires du peuple, et ils se sont faits souverains, c'est
à dire despotes, car le despotisme n'est autre chose que
l'usurpation du pouvoir souverain.
Quels que soient les noms des
fonctionnaires publics et les formes extérieures du gouvernement,
dans tout Etat où le souverain ne
conserve aucun moyen de réprimer l'abus que ses délégués font de
sa puissance et d'arrêter leurs attentats contre la constitution de
l'Etat, la nation est esclave, puisqu'elle est abandonnée absolument
à la merci de ceux qui exercent l'autorité.
Et comme il est dans la nature des
choses que les hommes préfèrent leur intérêt personnel à
l'intérêt public lorsqu'ils peuvent le faire impunément, il
s'ensuit que le peuple est opprimé toutes les fois que ses
mandataires sont absolument indépendants de lui.
Si la nation n'a point encore recueilli
les fruits de la révolution, si des intrigants ont remplacé
d'autres intrigants, si la tyrannie légale semble avoir succédé à
l'ancien despotisme,
n'en cherchez point ailleurs la cause
que dans le privilège que se sont arrogés les mandataires du peuple
de se jouer impunément des droits de ceux qu'ils ont caressés
bassement pendant les élections. »
Robespierre, 29 juillet 1792
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire